Le Christ aux pieuvres

Publié le par ferrucci

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J
Etrange et belle soirée dans la cour de Michel, commencée par le partage d’un melon sucré et d’un saucisson.<br /> <br /> Nous avons installé le Christ, les objets et les bougies…et nous avons photographié, de manière un peu frénétique…<br /> <br /> Et puis nous nous sommes posés et lentement avons été gagnés par la force de cette douce veillée funèbre, comme au bout du monde, comme un soir sur le monde. Et la mort était calme. Si près de soi.<br /> Portés par une incroyable bande son que nous n’entendrons plus jamais…au loin, les trains roulaient dans la nuit, entre les balancements et les crissements, comme une plainte de métal. En<br /> contrepoint, depuis l’atelier, Arvo Pärt distillait sa mélancolie. Et puis, et puis…depuis la fenêtre non localisée d’un appartement voisin, une vieille femme entre pleurs, rage, plainte et délire,<br /> entre voix de larmes et de rogomme lançait sa détresse d’amour à la nuit, « tu me fais maaal…ne m’abandonne paaas » dans le plus pur et trivial désespoir et parfois des accents fiévreux et rauques,<br /> théâtraux et vibrants, comme sortis d’Artaud, rageaient ‘l’infamie de sa semence », sans réponses, sans gêne et sans pudeur comme emportée dans son propre tourbillon de malheur.<br /> <br /> Comme si les esprits souverains de la vie et des peines étaient convoqués autour du Christ défait, au milieu des pieuvres et de la danse des bougies.
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